En fait, le combat est truqué d'emblée tant Julie part avec un handicap multiple : sa naissance, son sexe, ses troubles physiologiques, sa faiblesse de caractère, sa culpabilité [...]. Ils auraient dû faire leur prestation sur scène plutôt que dans un film. Strindberg souhaite que, comme lui, le spectateur « prenne plaisir à connaître et à découvrir »[A 6]. ». "Ghost in the Shell", "Triple 9", "Reservoir Dogs"... 23 titres mystérieux décryptés ! Finalement, puisque le vouloir-vivre, Wille zum Leben, devient absurde, Schopenhauer devrait aboutir à la conclusion logique du suicide. Tout ou presque tout y passe : la société en général, la religion, la politique, les lois, la philosophie, la morale... Certes, tout y paraît excessif selon la loi du genre pamphlétaire. Il se fonde sur l’appellation générique apposée à Mademoiselle Julie par Strindberg lui-même dans sa « préface » pour essayer de démêler le paradoxe qu'implique l'emploi simultané des termes « tragédie » et « naturaliste ». À la lecture des textes d'Agneta Lilja, maître de conférences en ethnologie au Centre d’enseignement supérieur de Södertörn de Stockholm sur l’histoire des fêtes et traditions suédoises, on comprend mieux le choix temporel de Strindberg. Critique dramatique au Bien public puis au Voltaire[G 1], Zola prétend avoir attendu en vain l'« auteur dramatique de génie[G 2] capable de répondre à la « nécessité d’une révolution au théâtre[G 3] ». Cependant, Schopenhauer se rétorque à lui-même que se placer ainsi hors du monde est le propre d'âmes sensibles qui se condamnant à la solitude souffrent davantage encore que le commun du tragique de la condition humaine. En revanche, l'explication fournie serait aujourd'hui inacceptable : cette inégalité intellectuelle est consubstantielle au sexe parce que basée sur des attributs physiques : un « développement exceptionnel du cerveau », ou « une vitalité corporelle à toute épreuve », sans compter « une excellente digestion [sic][21]. Les écarts entre les interprétations scéniques et la « préface » sont par conséquent à mettre sur le compte d’une évolution du dramaturge. On retrouve dans ce passage, mieux qu'une direction d'acteurs, mieux qu'une didascalie externe, le point de vue d'un éclairagiste de talent dont le génie d'observation, essentiellement naturaliste, est rarement élevé à ce niveau. Celle-ci pour le moins injuste, laisse au spectateur un sentiment de frustration et d’incompréhension. Sa « joie de vivre » entre en collision avec la cruauté d'une existence qui l’étouffe inexorablement. À ma mère ? Il faut attendre le 26 octobre 1905 pour voir aboutir la séparation des royaumes de Suède et de Norvège (Unionsoppløsningen en norvégien, Unionsupplösningen en suédois). Au contraire, Mademoiselle Julie devint une cible facile en tant qu'elle était soupçonnée de symboliser toute la corruption et les dangers d’un monde gagné par le modernisme. » Il ne saurait être question de laisser croire que les préoccupations des critiques contemporains ont permis une approche plus fine de cette œuvre littéraire que celles de leurs prédécesseurs. Strindberg en explicite lui-même les caractères dans sa Préface. Kristin, la cuisinière du comte, la presque fiancée de Jean porte elle aussi un jugement sévère sur ses maîtres mais elle accepte les différences sociales qui l'écrasent, même si elle les subit. ». Peu importe que Julie soit une nymphomane déchirée entre son désir et son mépris des hommes. Mais le grand intérêt de cette interview est de mettre en relief la condition féminine, voire le féminisme exprimé par Julie et Juliette, en opposition avec la misogynie de Strindberg. Il explique aussi en grande partie son (in)conduite avec Jean qu'elle commence par manipuler comme le fantoche qu'elle l'imagine à tort, le contraignant à danser contre sa volonté, à baiser sa bottine, excitant un désir qu'elle soupçonne probablement depuis longtemps. Henry Fèvre, « Le théâtre étranger et M. Strinberg (sic) à Paris », Paris. Sous le règne de Charles XV (8 juillet 1859-18 septembre 1872) et d'Oscar II (18 septembre 1872-8 décembre 1907), son frère et successeur, le pays connaît une expansion considérable grâce à l’extension du réseau ferroviaire[15], l’accroissement de la production de l’acier, du minerai de fer, et l’exploitation massive des forêts pour la pâte à papier. En fait, ajoute Strindberg, elle est incapable d’assumer elle-même ses actes et ne va à l’église que pour se décharger sur Jésus habilement et avec désinvolture et se recharger en innocence. » De cette façon, le philosophe s’associe secrètement à Strindberg qui, de son côté, repense la place du langage dans le drame et y intègre la pantomime et l’improvisation. Parce que le théâtre, la famille des Binoche, lui semble une communion, une unité partagée. Liv Ullmann la Norvégienne a beaucoup côtoyé l'oeuvre du Suédois Strindberg, avec Ingmar Bergman. Maud Gouttefangeas apporte la preuve par Mademoiselle Julie que la prise de conscience passe par le théâtre, en l’occurrence le théâtre dans le théâtre : « Jean, véritable protée, triomphe parce qu’il sait jouer, parce qu’il maîtrise ses rôles, clairvoyance que Mademoiselle Julie ne possède pas. Cette prétention conventionnelle à l'honnêteté tue la vie et la vérité et fait du théâtre un spectacle insipide et inutile. Synopsis : En Irlande à la fin du XIXème siècle, Mademoiselle Julie, une jeune noble, joue un jeu de séduction dangereux avec son valet, nommé Jean. Pour lui, Mademoiselle Julie contredit la « préface » de Strindberg, avec sa volonté de distanciation ou d’influence : « Dans sa remarquable préface, Strindberg donne les explications les plus élaborées de l'objet, de la destination et de la signification de sa tragédie, mais on ne trouve nulle part un atome de réalisation de son projet dans la pièce elle-même[C 4] ». Mais, en même temps, il les craint et les fuit, parce que ces gens-là savent ses secrets, scrutent ses intentions, considèrent jalousement son ascension et éprouveront du plaisir à la voir déchoir à son tour. 269 abonnés Pays essentiellement agricole, elle connaît de vastes réformes agraires qui transforment profondément l’économie libéralisée et la culture rurale. Le choix des amants reste pour lui une énigme de la psychologie amoureuse de l'être humain individualisé. Cette recherche permanente de la domination conduit la protagoniste à connaître immanquablement une fin tragique. Netflix : quels sont les films et séries à voir cette semaine (du 16 au 22 avril) ? Il fallut en passer, ajoute Zola, par le drame romantique dans lequel « en somme, la vérité, la réalité importait peu, déplaisait même aux novateurs[G 4] », même si, concède-t-il, « le drame romantique est un premier pas vers le drame naturaliste auquel nous marchons[G 5] ». […] [Il] me tient d’ailleurs pour le plus grand psychologue de la femme[I 4]. Céard compare Strindberg et Ibsen et affirme qu'« entre le dramaturge norvégien et le rêveur suédois il y a toute la différence qui existe entre le vrai créateur et un brave homme animé de bonnes intentions ». 1890, Irlande. À un incessant règlement de comptes entre des êtres dressés les uns contre les autres dans une perpétuelle revendication, une perpétuelle protestation, qui crient et se jettent à la figure la note de tous les actes mauvais qu'ils se reprochent, actes du passé qui salissent le présent et compromettent l'avenir[a 1]. Strindberg rétorque que le père de Julie lui a donné une « éducation erronée ». Mademoiselle Julie est un film à la mise en scène originale mais qui ne plaira pas à tous le monde. Aussi peut-on caractériser Mademoiselle Julie comme une tragédie représentée sur scène. C'est la définition même de la tragédie : un dilemme sans choix possible. Elle n'est qu'une survivance de la Suède protestante encore soumise aux pouvoirs monarchique et religieux traditionnels : la structure épiscopale luthérienne de l'Église de Suède, la Svenska kyrkan, a développé une culture de l'autorité et de la discipline, où les fidèles n'ont pas à prendre d'initiatives. Pourtant l'amour qui engendre le besoin de reproduction par le vouloir-vivre constitue l'histoire tragique de l'humanité. [Critique féroce. Aussi les personnages de Strindberg se démarquent-ils des modèles du théâtre ancien : ils n’ont pas une identité exclusive et définitive, ce qui présuppose l’acceptation d’une richesse psychologique que seuls les naturalistes férus d’observation peuvent admettre : « L'âme de mes personnages (leur caractère) est un conglomérat de civilisations passées et actuelles, de bouts de livres et de journaux, des morceaux d'hommes, des lambeaux de vêtements de dimanche devenus haillons, tout comme l'âme elle-même est un assemblage de pièces de toutes sortes[Ab 7]. Pourtant, malgré les insuffisances de la pièce, Henderson reconnaît expressément les qualités artistiques de Strindberg : Mademoiselle Julie est l’œuvre d'« un artiste accompli, dont l'idéal fut d’enrichir la culture[C 6]. Les intentions naturalistes de Strindberg, Éléments socio-historiques : une société suédoise en complète mutation, La finalité naturaliste de la pièce : l'objectif pédagogique et politique de. (...) MADEMOISELLE JULIE n’est sans doute pas un film qui s’adresse à tout le monde : verbeux, bavard, sobre, le film de Liv Ullmann est très littéraire. Né dans un milieu pauvre, dit Strindberg dans sa « préface », il s’est promis de conquérir le rang de ses maîtres. Tous deux se fondent sur l'hypothèse que la pièce, « largement ouverte », connote alors que la préface, puisqu’elle dénote, est « principalement fermée[E 7] ». Ce qui distingue Strindberg de Labiche ou de Feydeau, c’est probablement le fait que le dramaturge suédois a transposé sa mésaventure et a, en quelque sorte, « sexualisé » outre mesure sa création. Quand l'un dit « Je ne suis pas grand amateur de bière mais si Mademoiselle l'ordonne[Ab 2]... », la demoiselle en question avoue : « J'ai des goûts si simples que je préfère [la bière] au vin[Ab 3]. Considère le dénouement comme une authentique séance d'hypnotisme telle qu'on pouvait en voir dans les cliniques psychiatriques contemporaines. La vie de famille n'était pas harmonieuse ; Strindberg a estimé qu'il avait été un enfant non désiré, et il a lui aussi souffert de la distinction de classe entre ses parents[24]. Si Jean reste au service du comte qu'il respecte et redoute, c'est qu'il lui est impossible de le quitter comme si sa qualité de valet était son essence même. ». Son ouvrage majeur, Le Monde comme Volonté et comme Représentation, ignoré lors de sa parution, lui a valu d'atteindre vers la fin du siècle et bien au-delà de 1900 à une célébrité posthume inégalée. ». [...] Elle m'a appris à me méfier des hommes et à les haïr [...] et je lui ai juré que jamais je ne deviendrais l'esclave d'un homme. Elle se termine ainsi : « Cette œuvre est vraiment prédestinée à être montrée actuellement à Paris, au Théâtre-Libre de M. André Antoine[I 2] ! De plus, les libertés fondamentales, à l’égal des grandes démocraties, sont désormais inscrites dans les textes législatifs. Que Strindberg ait été influencé par Zola ne fait aucun doute, notamment par le drame que le romancier français a tiré de Thérèse Raquin, joué en Suède en 1887. Strindberg, ne dénonce pas la situation des femmes, il la voit telle qu’elle est. Mademoiselle Julie est sans doute traversée par l'ensemble de ces thématiques qui rendent les grands poèmes dramatiques inépuisables et fascinants. », Cette description est à rapprocher du tableau d', Concept inventé par les frères Goncourt pour la préface d’, André Antoine, « Conférence prononcée à Buenos Aires » le. He died on March 20, 1992 in Los Angeles, California, USA. Selon Heller, il n'y a aucune différence entre Strindberg et son art. Écrit à la suite de la première représentation de, Critique négative sur la mise en scène et la distribution des Pitoëff de, Première introduction de la version française par, Antoine mérite d'être loué pour avoir osé mettre, Commentaire personnel d'Antoine sur la première de. ». Strindberg se défend dans sa préface d'avoir voulu reconstituer la joie de la fête populaire. ». 2h14 de théâtre filmé avec peu de prises de risque dans la mise en scène, le film oublie d'être du cinéma ! L'action est transposée de Suède en Irlande, mais à la même époque (1890 - la nuit de la St-Jean), et dans le même milieu ... Voyant deux de mes acteurs préférés dans un film (Jessica Chastain et Colin Farrell) et un synopsis plutôt intéressant (bien que la bande-annonce n'était pas des meilleures), je me suis dis qu'il faudrait que je vois ce film, même s'il me paraissait tout de même un peu étrange (une pièce de théâtre filmée quasiment, la seule différence est qu'on a un vrai décors), eh bien au bout du compte je n'ai pas été déçue, Mademoiselle ... Muse d'Ingmar Bergman, la Suédoise Liv Ullmann, signe avec Mademoiselle Julie son grand retour derrière la caméra. : 01 46 06 49 24. Elle voudrait « jouer » les hommes, avec la virilité, l'assurance, l'indifférence aussi qu'on leur prête à son époque dans la société dans laquelle elle évolue. Jacques Robnard, « 1888-1982 : une Julie presque centenaire ». Il s'agit alors de comprendre ce que Strindberg entend par « tragédie naturaliste ». Ils en viennent à conclure que pour mettre en relief la valeur de la pièce et sa réalité artistique, il faut éviter ce qu’ils nomment un « sophisme d’intention a posteriori » et que, à s’en tenir du simple point de vue critique, il faudrait finalement ignorer la « préface ». C'est aussi bête que ça. Les influences sont trop multiples pour vraiment parler de déterminisme générique lié à la seule hérédité. Si Strindberg rêve d'un théâtre neuf, le philosophe met en avant des notions de pluralité, de corporéité et de mouvement que l'on retrouve dans la préface de Mademoiselle Julie. Elle se demande à la fin : « À qui la faute - ce qui est arrivé ? En fait, affirme Zola, il est inconcevable que l'art dramatique puisse échapper « au mouvement d’enquête et d’analyse, qui est le mouvement même du dix-neuvième siècle, [et qui] a révolutionné toutes les sciences et tous les arts[G 6] ». Toujours selon Strindberg, Julie fait partie d'un type de femmes, toujours plus nombreuses, qui pensent et veulent agir en hommes. Pour Schopenhauer, si les femmes peuvent avoir du talent, seuls les hommes sont capables de génie : « Avoir du génie, suppose une prééminence exceptionnelle de la sensibilité, ou des capacités d'observation et de perception, sur le système nerveux et les capacités de reproduction. Tel est donc le drame intime de la Julie de Strindberg : elle ne reçoit rien et ne veut rien recevoir. Le disciple est en l'occurrence plus radical que le maître pour lequel la volonté est aussi « désir de vivre ». Salinger’s The Catcher in the Rye, on the other hand, “is without any literary merit whatsoever” and therefore should be replaced by Olivia, the Sapphic story of a British teenage girl who falls in love with her teacher Mademoiselle Julie. « Prophète de la dissidence », Otto Heller emploie un argument de poids pour justifier son évaluation très pragmatique du mérite de l’œuvre de Strindberg. En fait, Törnqvist et Jacobs semblent avoir préféré jouer la sécurité en fondant leur critique sur des éléments indubitables, plutôt que de prendre le risque de fonder leurs talents sur leurs propres théories structuralistes. La prise de conscience qu’elle fait de son acte provoque chez elle un choc émotionnel. Elle n'a pas la trempe d'une Elin Wägner, dont le mari, John Landquist sera précisément le traducteur de Strindberg. Strindberg se sent fondamentalement concerné par la double réponse, intellectuelle et éthique, que son œuvre va engendrer. Elle n'existe qu'à l'état de pulsion inassouvie qui, sans cesse en quête d'autre chose, n'existe que pour elle-même sans espoir d'une fin. La gageure tenait dans le calendrier de montage : même si la caméra se voulait au plus près des acteurs, le réalisateur entendait ne pas se séparer du public. Ne se sentant pas aristocrate, elle est prête à la déchéance bourgeoise, hantée par un sentiment intime d'usurpation. La nuit de la Saint-Jean, la plus claire de l’année, était considérée comme un moment magique, particulièrement propice pour interpréter les présages et chercher à connaître son avenir. Le paradoxe est qu'elle a manqué son féminisme et que, malgré tout, elle finira probablement seule. Prétendre que Julie est folle n’explique rien, au contraire, le tout étant de chercher à comprendre quelles circonstances l’ont rendue telle. Il est curieux que les critiques n'aient jamais fait le rapprochement des idées développées dans Mademoiselle Julie avec le pamphlet Petit catéchisme à l'usage de la classe inférieure écrit moins de deux ans plus tôt. » Strindberg se refuse à y répondre sauf peut-être dans l'excès de lucidité qu'il lui accorde sur son passé juste à la fin de la pièce : « J'avais de la sympathie pour mon père, mais j'ai pris le parti de ma mère. Il parle d'un « vêtement fait d’oripeaux de toutes couleurs pour ceux qui sont nus et grelottants[I 7]. De fait, si l'on tient compte de leur culture limitée pour la plupart du fait d'une scolarisation encore embryonnaire, un tel jugement peut à la rigueur se justifier[20]. La lucidité conduit l'homme à prendre conscience de sa propre mort ainsi que de la mort des êtres qu'il a générés. Pour elle, ce qui fait le malheur de Julie est d'être une femme qui n'a pas eu la place d'être une femme, ce qui explique ses contradictions, son absence de repères, ses dégoûts... Binoche avoue qu'elle aussi a eu du mal à se trouver telle qu'en elle-même. Et moi, je n'étais pas assez en forme pour affronter ses méthodes de tournage magnifiquement perverses. Les traits de caractère qui définissent Julie créent « l’équivalent du destin ou de la loi universelle des Grecs », et Julie est, en définitive, « l'arbitre final », elle est « son propre oracle[D 6] ». Il aspire au moment où nous aurons mis au rebut ces mécanismes inférieurs et peu fiables que nous appelons les sentiments, devenus superflus lorsque nous aurons atteint la plénitude de la maturité de notre jugement[A 3]. Il est amateur, au sens étymologique latin, de tout ce qui touche au théâtre sur lequel il a des conceptions très arrêtées. En revanche, le naturalisme ne prétend faire abstraction ni de la subjectivité de l'analyste ni de l'art de l'écrivain qui ne peut prétendre montrer ni la réalité ni la vérité autrement qu'à travers une « écriture artiste[7] », et un « tempérament[8] » : « Si je définissais le roman expérimental, je ne dirais pas comme Claude Bernard qu'une œuvre littéraire est tout entière dans le sentiment personnel, car pour moi le sentiment personnel n'est que l'impulsion première. Le drame est littéralement et métaphoriquement une collaboration. On peut légitimement en douter, car, sans aucun doute, le lecteur/spectateur est entraîné par l'auteur à se poser la question unilatérale de la culpabilité de Julie sans jamais être appelé à juger vraiment le comportement de son partenaire. Son amour de l’action, son mélange du rire et des larmes, sa recherche du costume et du décor exacts, indiquent le mouvement en avant vers la vie réelle[G 5] » Cependant, force est de constater que « tragédie et drame romantique sont également vieux et usés ». : Nietzsche commence par abolir le primat accordé par la Poétique au texte et à la diégèse. La vérité/les vérités passe(nt) par la déstabilisation du personnage et du spectateur : « Quelle horrible puissance m’a poussée vers vous ? Schopenhauer a donné Nietzsche et Freud ; il a aussi été à l'origine de toute une littérature qu'il a contribué à façonner de son désir de renouvellement : Tolstoï, Maupassant, Conrad, Proust, Pirandello, Kafka, Thomas Mann, Céline, Beckett, Bernhard. Au lieu d'une recette toute faite facile à imiter et à réaliser, la « préface » de Strindberg décrit à grands traits parfaitement clairs des objectifs structurels et thématiques. En outre, sa religion et sa morale débordantes ne sont pas sans hypocrisie inconsciente. Idée Cadeaux La carte cadeau « Mademoiselle Cocoon » Toujours un petit présent qui fait plaisir 10. Il ne s'agit nullement de tout expliquer par le corps et d'abandonner l’âme. Personnage multiple (Strindberg y a insisté dans sa préface), elle semble forte, voire cruelle quand elle manie la cravache, et pourtant très faible avec Jean passant de la sensiblerie à l'impulsivité puis à l'indécision. [...] Il est certain que les acteurs en souffrent, de sorte que le jeu si expressif des regards est perdu : la lumière de la rampe frappe la rétine en une partie qui reste généralement dans l'ombre (sauf chez les marins, qui voient dans l'eau le reflet du soleil), et c'est la raison pour laquelle il n'est rarement d'autre jeu de regards que le roulement d'yeux vers les côtés ou vers la galerie, qui révèle le blanc de la cornée. ». La première réaction fut donc immédiatement nég… Julie, fille de comte, prisonnière des convenances de sa classe, de son sexe qu'elle rejette, de ses préjugés, ne peut être que seule. Mademoiselle Julie est une pièce de théâtre d'August Strindberg, adaptée à l'écran par Liv Ullmann. D'abord, les partisans du tout-déterministe relèveront qu'elle porte le poids d'un héritage génétique et social et d'une éducation. La force de Julie incertaine, vacillante va jusqu'à disparaître à la fin de la pièce qui la laisse atone, amorphe. Entre un public, des acteurs et un dramaturge ? Une pièce naturaliste à connotation allégorique ? On y créera entre autres Poil de Carotte de Jules Renard, l'adaptation de La Terre de Zola, celle de Boule de Suif de Guy de Maupassant.
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